Je pense qu’en ce moment
Personne peut-être ne pense à moi dans l’univers,
Que moi seul je me pense,
Et si maintenant je mourais,
Personne, ni moi, ne me penserait ;
Et ici commence l’abîme ;
Comme lorsque je m’endors.
Je suis mon propre soutien et me l’ôte.
Je contribue à tapisser d’absence toutes choses.
C’est pour cela peut-être
Que penser à un homme
Revient à le sauver.
Roberto Juarroz
Poésie verticale
Publié le 22/01/2011