Les Veilleurs - Théâtre, musique, arts plastiques

Le geste du temps

fantaisie scientifique au sujet du hasard

To beurre or not to beurre ? Telle est la question !

À travers l’expérience de la chute de la tartine beurrée, Gaston Félix, chercheur en science brute, interroge la place du hasard dans nos contrariétés et satisfactions quotidiennes.

Tel un grain de sable jeté aux yeux de la raison, le hasard est le geste du temps qui dessine nos vies.

Conçu pour être joué chez l’habitant ou en lieux de proximité, le spectacle a déjà joué dans des salons, cuisine, bibliothèque, cave, atelier, brasserie, sous un chapiteau, un préau, une yourte, dans des jardins.

Retrouvez la fiche d’accueil dans l'espace pro

Distribution

Jeu et écriture : Christophe Guétat
Mise en scène et aide à l’écriture : Kamille La Niña et Johan Lescop
Conception du costume : Kamille La Niña
Réalisation du costume : Adeline Mommessin
Regard sur la dramaturgie et coach vocal : Françoise Fognini
Photos : Philippe Lamotte

Production Les Veilleurs avec le soutien à la création du Théâtre des Aires (Die), de la MJC Villeurbanne, du Serre de Barnave et de l’Ancien Monastère de Sainte Croix

Durée 1 heure / Public à partir de 12 ans

Ce spectacle est voué à être joué chez l’habitant et dans des lieux de proximité. Retrouvez la fiche d’accueil dans l'espace pro

Note d'intention

L’histoire du « Geste du temps » est tirée d’un fait réel : l’attribution du prix Ig Nobel de physique au chercheur anglais Robert Matthews qui mena cette expérience en 1996. Il demanda à ses élèves d’opérer 21 000 lancers ce qui lui permit d’établir qu’une tartine tombait du côté beurre dans 62% des cas, loin des 100% redoutés par la croyance populaire. Matthews élucida le phénomène qui se produisait dans cette majorité de cas. Gaston Félix, le personnage de la pièce, se propose d’éclaircir ce qui se produit dans les 38% restant : le hasard y ferait-il bien les choses ?

Le hasard !? Il peut paraitre étonnant qu’il ait davantage droit de cité dans le domaine scientifique que dans la sphère populaire. Depuis les 2 révolutions quantiques, il est reconnu comme faisant partie intégrante des possibilités qui peuvent se produire. Il n’est plus cantonné à l’expression de notre ignorance des causes comme le prétendent les déterminismes. Ni à notre incapacité de prévoir ou de prédire ce qui va se produire. Il est intrinsèque à la Nature et va jusqu’à défier la notion même de causalité. Tout effet n’aurait donc pas une cause ? De quoi faire perdre la raison aux plus raisonnables d’entre nous ! A moins de penser contre notre cerveau comme le suggérait Gaston Bachelard.
 
 

« Le geste du temps » est une causerie à l’image de celles que ce tendre et génial philosophe des sciences se réjouissait de mener au sujet de la poésie et des éléments. Intimement inspiré de ce dormeur éveillé, Gaston Félix se revendique de la science brute, une science où l’on éprouve plus que l’on ne prouve. Il contemple une tartine comme Bachelard s’émerveille d’une flamme. Il glisse aisément de considérations physiques en questionnements métaphysiques. Dans quelle mesure sommes-nous responsables ou non du côté sur lequel va tomber notre tartine ? Est-ce que la chute finale est pré-déterminée ? La tartine dispose-t-elle d’un libre arbitre ? Autant de questions qui permettront à Gaston de développer sa pensée foncièrement optimiste.

Je suis souvent interloqué par la façon dont le hasard s’invite dans nos vies et plus particulièrement dans un processus de création . Il semble toujours à l’affut. Tout l’art consiste à s’en saisir : histoire de sagacité si chère au chercheur, qu’il soit artiste ou scientifique. Dans les spectacles précédents de la compagnie l’aléatoire opérait comme un moteur de jeu et d’écriture; j’ai choisi ici d’écrire « à la miette près » : l’inattendu se révèle d’autant mieux qu’il n’est pas convoqué. Peut-on se laisser surprendre quand on ne laisse rien au hasard ? To beurre or not to beurre ?

Christophe Guétat

Ce qu’en dit le public

« Le geste du temps… le geste de l’artiste créateur qui, par la poésie qui l’habite devient peintre de notre humanité merveilleuse. Fascinée par ce moment où l’on comprend que tu décris le moment présent, avec force et vie, tellement intensément que tu sublimes l’instant… et donc par extension, la vie ! Nous, le public, on devient ton tableau, vivant, et par tes gestes et ton attention, tu rends l’instant plus beau que l’instant, la vie plus belle que la vie… J’aime ces instants de silence prolongé où absent-présent, tu deviens plus vivant que vivant, ces moments d’éveil où tu nous fais plonger dans les souvenirs d’un rêve et … sans qu’on s’en rende compte, le temps s’efface, sans fin, sans fond…ce temps, l’éternel support de nos vies, toujours présent, furtif, insaisissable. J’adore ce face à face avec toi-même, où les réflexions rebondissent et bondissent… comme les deux faces d’une même pièce. Merci pour cette septième, sous ton toit, et longue vie au geste du hasard ! »

Cécile

« Conférence très intéressante par maints aspects. Néanmoins il nous semble qu’un certain nombre de remarques s’impose. Vous avez abordé la tartine beurré en tant qu’objet macroscopique (physique classique) en négligeant dans ce domaine quelques paramètres : viscosité de l’air (quid d’une atmosphère 100% hélium ou azote ?),etc. Et les forces de Coriolis hein ?? Et l’aspect corpusculaire, hein ? A la tartine peut être associée une onde (voir Louis de Broglie), donc en tant qu’objet quantique, placée dans la boîte avec le chat de Schrödinger, la question se pose de son existence même (surtout si le chat l’a mangée).
Et encore merci pour cette causerie brillante et instructive !! »
PS : les stats c’est comme les bikinis, ça donne des idées, mais ça cache l’essentiel.

Les bourbaki

« Merci de ce bon moment, du texte, du délire, de la réalité… Du plein, du vide, merci de nous avoir partagé ce délire, très belle interprétation, de la créativité, de l’imagination, du physique ! »

Géraldine