S’éveillant de l’ivresse un matin de printemps
Puisque vivre en ce monde est le songe d’un songe
ni souci, ni travail ne me le gâcheront.
Et du matin au soir je bois et je m’enivre
endormi, allongé sur le pas de ma porte.
Lorsque je me réveille, il y a le jardin,
un seul oiseau qui chante au milieu des fleurs.
Je ne sais plus le jour, la saison, ni le temps.
Un loriot sans repos bavarde dans le vent.
Tant me touche son chant que je pousse un soupir.
Le vin est devant moi. Je m’en verse une coupe,
puis j’attends en chantant que la lune se lève,
et ma chanson finit je retourne à l’oubli.
Li Po
Publié le 06/01/2012